Saint-Just en Chevalet, Mardi 19 Mars 2024, 10 °C , Ensoleillé
Histoire de la commune

Histoire de la commune

L'origine de la commune et de son nom ne peut être établie avec certitude, faute d'éléments et ne fait l'objet que de suppositions. Plusieurs indices montrent que la région était habitée depuis fort longtemps. C'est ainsi que de l'âge de fer il reste des mégalithes à Tournaire, aujourd'hui sur la commune de La Tuilière, mais qui dépendait avant 1926 de St Just en Chevalet. Plus près du centre bourg, dans les lieux-dits Montgrenier, les Ronces, la Châtre et les Rivières, des traces de l'occupation romaine ont été découvertes. Deux voies romaines se croisaient à St Just :

- L' une appelée « grand chemin » et venant de l'Auvergne et allant à St Haon.
- L' autre mettant en communication le Bourbonnais et le Forez dite « de St Priest à St Germain Laval »

Au moyen âge St Just était simplement constitué d'un bourg comportant des maisons construites autour de la fontaine dite « la conche ». Mais d'où vient le nom de Saint Just en Chevalet qui se nommait déjà ainsi à la fin du 11° siècle ? St Just vient du nom d'un évêque de Lyon ayant officié au cours du IV° siècle.

Pour la deuxième partie du nom, malgré de nombreuses hypothèses l'origine reste incertaine :

  • Selon Anne d'Urfé, au début du 16° siècle, il pourrait s'agir d'un lieu ou les chevaliers aiment à demeurer ;
  • D'autres prétendent qu'il peut vouloir signifier bourgade à cheval sur les pentes d'un monticule ;
  • Certains invoquent que chevalet serait la déformation de Cavalatus prononcé « chavalé » qui veut dire « pays constitué de collines et de vallées » ;
  • Ce nom pourrait également provenir du nom donné à une auberge qui se serait appelée auberge du petit cheval.

Quoiqu'il en soit, ce cheval a servi à illustrer le très beau blason de la ville et sur lequel un superbe cheval noir « gai (c'est à dire sans harnais) cabré de sable sur sinople ». Sur l'autre partie du blason est représenté un dauphin d'or symbole de la province du Forez.

Au 8° siècle, il semblerait qu'une chapelle ait pu être édifiée, mais aucune référence ne permet d'en attester ni la réalité et encore moins son emplacement. Il est seulement question que les restes de cette chapelle aient servis aux moines de St Rigaud pour ériger leur église.

Au début du 11° siècle, les moines de St Rigaud arrivent dans le village qui ne possédait autour de sa fontaine que quelques maisons et une église ou chapelle. Entre 1072 et 1076, ils construisent un prieuré dans des champs et constituent le faubourg St Thibaud (Dans un triangle situé entre la rue d'urfé, l'église actuelle et l'école du sacré coeur). En 1379, ce prieuré est pratiquement à l'abandon, mais subsiste jusqu'à la révolution.

En 1128, le Comte du Forez fait construire le château de St Just pour lutter contre le seigneur de Beaujeu implanté à proximité. Comme dans tout château, il peut y avoir associé une chapelle mais l'incertitude existe.

En 1360, ayant du subir d'importants dommages au cours des siècles précédents le château fut réparé.

A cette époque St Just faisait figure d'agglomération conséquente, comptait entre 400 et 500 habitants répartis en 76 maisons au château et 36 au faubourg St Thibaud. Il existait également 42 loges de marchands.

Au 14° siècle, il est fait mention d'une église figurant au milieu du cimetière et placée sous le patronage de Saint Thibaud. Beaucoup plus tard, en 1831, la population de St Just ayant doublé l'église paroissiale St Thibaud devenait trop petite pour accueillir tous les fidèles et la décision de l'agrandir fut prise par l'autorité ecclésiastique. La cloche fut descendu et en 1836 le beffroi de l'église a été démoli. En attendant la construction d'un clocher les cloches furent suspendues à des poteaux en bois pendant une cinquantaine d'années. Les travaux furent commencés et un clocher fut érigé, mais dû être rapidement démoli car il menaçait de s'effondrer. Ces travaux n'ont jamais été finis et en 1852 des malfaçons importantes ont été constatées par une commission d'enquête. Cet édifice menaçant ruine et n'ayant pas le budget nécessaire pour le remettre en état la commune le fit démolir en 1895.

Représentation de St Just en chevalet vers 1450 établie par Guillaume de Revel et figurant dans l'Armorial qui lui a été commandé par Charles 1er de Bourbon, Duc de Bourbon, d'Auvergne et Comte du Forez

En 1438, il est fait état dans un testament de la présence d'un hôpital à St Just. Il sera dévasté par les guerres de religion au XVI° siècle. St Just est occupé et ravagé par les protestants en 1569, puis en 1572 et de nouveau en 1592. Il se situait à l'emplacement de la chapelle des pénitents blancs. Après la destruction de l’hôpital les malades sont accueillis et soignés dans des confréries. Ce n'est qu'en 1827, qu'un second hôpital est enfin créé et tenu par les sœurs St Charles dans un bâtiment de l'ancienne école démolie en 1971.

L’hôpital créé en 1827 se trouvait dans l'imposante maison figurant sur la gauche de la route. Cet immeuble a également reçu à différentes époques, l'école des filles, l'école des garçons, la hall aux grains, la gendarmerie

Cet hôpital fonctionnera jusqu'en 1933, année de construction d' un nouvel hospice

Hospice construit en 1933 et remplacé par une nouvelle maison de retraite en 1961

Il est à son tour démoli et remplacé par une maison de retraite, bâtiment qui abrite à présent la maison de santé.

En 1507, Pierre II d'Urfé achète la seigneurie de St Just au connétable de Bourbon. En 1594, son fils Anne d'Urfé se range sous la bannière royale, puis en 1596 il rentre dans les ordres et devient curé de St Just de 1606 à 1609, ensuite il devint prieur et chanoine. Il meure en 1621 et son cœur repose sous l'autel de la chapelle Notre Dame.

Chapelle Notre Dame du Château dans les années 1900

A plusieurs reprises la peste s'invita à St Just et en 1584 une nouvelle épidémie de peste décima une grande partie de la population.

Au XVII° siècle, comme partout en France, la misère règne à St Just suite aux fastes de Louis XIV, aux guerres de religion et aux épidémies de peste successives. De nombreux bâtiments sont construits ou/et reconstruits pendant cette période avec le concours de maçons venant pour la plupart de la Creuse.

 En 1623 à la place du premier hôpital une confrérie des pénitents blancs du saint sacrement s'est établie à St Just en Chevalet et une chapelle fut construite.

En 1666, le 19 septembre, elle accueille une assemblée générale de toutes les confréries de la région. En 1780 cette confrérie comptait 42 membres mais a dû être dissoute lors de la révolution.

Le bâtiment demeure à l'angle de la route de Roanne et de la route du Forez. Il est devenu une maison d'habitation.

Avant le XVIII° siècle St Just était relié à Roanne par un chemin suivant la rivière « le ban » passant par Montloup, le gué de la chaux et la croix trévingt. St Just en chevalet était alors connu comme une petite ville fortifiée, lieu de passage de piétons et d’ânes bâtés. Entre 1710 et 1720, une voie royale est construite entre Thiers et Roanne, le grand chemin qui améliora considérablement les transports notamment celui de bois exploités dans les bois noirs et commercialisés à Roanne. St Just en chevalet se trouve à mi-chemin entre Roanne et Thiers. De ce fait, il est pourvu d'un relais de poste important. Par la suite, Napoléon I° fit élargir cette route qui pris le nom de route Impériale.

Intersection de la rue de Vichy et de la rue du Pont de Combre - ancienne route royale

Rue du Pont de Combre dans les années 1920 - ancienne route royale



En 1766, le Marquis De Simiane achète la chapelle Notre Dame et le vieux château. Ce dernier étant inhabitable, il le fit démolir. En 1781, c'est le Vicomte Antoine De Meaux qui en devient propriétaire et fait construire le nouveau château à l'emplacement de l'ancien. Il ne put en achever la construction car à la révolution, il fut guillotiné.
En 1863, le baron Camille de Rochetaillée, acquis le domaine de Contenson et quelques années plus tard fit entreprendre sa construction en remplacement d'un ancien manoir tombant en ruines. Il décéda tragiquement en 1888 et son épouse la Baronne finit son œuvre. Elle eu l'idée de faire installer une dynamo au moulin de gour-saillant et produisit ainsi l’électricité nécessaire pour illuminer sa somptueuse demeure. Elle fit également profiter de l'électricité à la commune de St Just ce qui lui a permis d'être précurseur dans l'éclairage électrique de son bourg

Château de Contenson (ne se visite pas)

Usine du gour-saillant

En 1892, la famille Rochetaillée fait construire l'église actuelle et en fait don à la commune. Quelques années plus tard, la baronne fit construire un collège et afin d'honorer son défunt mari lui donna le nom de collège Saint Camille.

Façade avant du Collège Saint Camille

Arrirère du Collège Saint Camille

Dès la fin du XIX siècle des transformations dans le domaine des voies de communication sont effectuées.

Ce fut tout d'abord, en 1899, la démolition de la maison Charret qui occupait en partie le carrefour de la place du 11 novembre ce qui facilita la circulation entre la rue d'Urfé et la rue de Vichy, car auparavant l'implantation de cette demeure obligeait les carrioles à manœuvrer voire à décharger leurs marchandises pour pouvoir passer. Il s'agissait de la maison qui servait lors de la création de la route royale de relais de poste.

Cette maison se trouvait entre la pharmacie et la boulangerie,
place du 11 novembre.

Vient ensuite la démolition d'une maison au carrefour de la rue d'Urfé et de la place du centre, ce qui permis de créer la rue de France et d'éviter un passage à double sens dans la rue d'Urfé.

Bien d'autres travaux eurent lieu tout au long du XX siècle notamment la démolition d'une maison qui gênait le passage rue de Thiers à hauteur de l'actuel bureau de tabacs, puis en 1956 la création de l'Avenue du 8 mai 1945.

Place du 11 novembre 1918 avant et après démolition de la maison permettant le passage vers la rue de Thiers au début du XX siècle.

Dans le domaine des transports, il faut également signaler la création en 1912 d'une ligne de chemin de fer permettant de relier Vichy à Roanne et à Montbrison, dont l'une des gares principales était celle de St Just. L'automobile ayant supplanté le transport ferroviaire cette ligne a dû fermer en 1939.

Gare de St Just en Chevalet dans les années 1920

Développement des moyens de transports routiers ayant détronés le tacot.
Ici, le bus faisant la liaison entre Roanne et St Thurin

Comme dans de nombreux villages du pays, la première guerre mondiale à provoqué beaucoup de morts. On dénombre la perte de 132 hommes, pour la plus part très jeunes. En 1920, un monument aux morts où figurent les noms de ces héros est édifié place de Rochetaillée, puis déplacé en 1951 à son emplacement actuel.

En 1937, l'Etat confie à la commune de St Just en Chevalet une statue en bronze représentant un sanglier assailli par une meute. Cette pièce a été réalisée en 1853 par Auguste LECHESNE, célèbre sculpteur originaire de Caen et a fait partie des œuvres de l'exposition universelle de 1855.

Sous l'occupation allemande, pendant la deuxième guerre mondiale, St Just connu de nombreux résistants et pour ne citer que les plus célèbres, il convient de se rappeler d'Alice Arteil (Lieutenant de la résistance), de Jacques Méaudre de Sugny et son épouse Andrée qui fut déportée à Ravensbrück. De nombreuses familles cachèrent plus de 130 juifs leur permettant d'échapper à la déportation et le 27 juin 2008 la commune a été honoré pour ces faits par l'association « Hommage aux villages de France ». Cette guerre a de nouveau endeuillé la commune en provoquant la mort de 5 de ses citoyens.
En 1947, la guerre d'Indochine provoqua également le décès d'un de ses habitants.

Il convient également de citer deux personnages ayant marqué l'histoire de Saint Just en Chevalet :

  • Daniel SIVET (1858-1933) peintre et poète qui vécu pour moitié à Paris et à St Just. Celui-ci qui était ami avec Edmond Rostang et d'autes écirvains de l'époque a écrit de nombreux poèmes. Il a composé 728 sonnets qui sont peu connus, mais qui fait de lui le plus fécond sonnettiste français. Il fut maire de Saint Just en Chevalet en 1928.

  • Robert DE NIRO célèbre peintre américain et père de l'acteur du même nom, qui vécut pendant 3 ans à Saint Just en Chevalet ou il a peint l' un de ses  tableaux les plus connus intitulé « vue de ma fenêtre ».

De 1955 à 1980, l'exploitation de la mine d'uranium de St Priest la Prugne eu un impact positif sur la commune qui compta jusqu'à 2500 habitants et qui permis de créer un bon nombre d'habitations.

ANECDOTE : Le taboulé aurait-il pour origine Saint Just en Chevalet ?

Sieur BOYSSONNET, métayer-écuyer, originaire du hameau de Tabouillet, à quelques kilomètres de Saint Just-en-Chevalet, accompagnait son Maître, le Comte Raoul, seigneur d’Urfé et de l’Abbaye Saint Thibault de Saint Just-en-Chevalet, lors de la première croisade, entre 1097 et 1098. Lors de la prise d’Antioche, la disette commence à s’installer, disséminant de nombreux croisés. Alors, sieur BOYSSONNET s’introduit en ville, déguisé, et découvrit le KISIR, plat local, constitué de semoule de blé, tomates, oignons, huile, citron, menthe, persil. Il en fit parvenir aux croisés qui retrouvèrent instantanément leurs forces… Le KISIR était devenu le TABOULE, en référence au sieur de Tabouillet, le sauveur des croisés, le promouvant ainsi sur la totalité du pourtour méditerranéen !!! D’ailleurs, les maîtres d’hôtel libanais ne rapportent-ils pas que ce plat est « l’invention d’un croisé français » ??... !!!

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